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LE RAPPORT DU BAPE EST MAINTENANT PUBLIC


Québec, le 22 octobre 2004. – À la demande du ministre de l’Environnement, M. Thomas J. Mulcair, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) rend public aujourd’hui son rapport d’enquête et d’audience publique sur les enjeux liés aux levés sismiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Ce mandat d’enquête et d’audience publique a débuté le 15 mars dernier et le rapport a été déposé tel que prévu le 31 août 2004 au ministre de l’Environnement. La commission chargée du dossier était présidée par M. Michel Germain, secondé par MM. Pierre André et Jacques Locat, commissaires.

Aux termes de la consultation publique qu’elle a menée et de son analyse, la commission considère qu’avant de réaliser des levés sismiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent avec des appareils de forte puissance tels ceux utilisés pour la recherche pétrolière et gazière ou à des fins scientifiques, il faut dresser l’état des connaissances concernant leurs effets sur les organismes marins, protéger certaines aires qui pourraient restreindre une telle pratique et disposer d’un cadre légal environnemental d’autorisation des projets de ce type. Pour la commission, il est reconnu que les sources d’émission de forte pression sonore provoquent chez plusieurs espèces un changement de comportement, peuvent causer des dommages physiologiques et peuvent tuer les organismes situés près d’elles.

Bien que les milliers de kilomètres de lignes de levés sismiques effectuées dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent depuis les années 1960 ne semblent pas avoir entraîné d’effets visibles sur l’environnement marin, plusieurs inquiétudes sociales et scientifiques persistent. Si les levés sismiques s’avéraient influer sur les routes migratoires, les aires de concentration ou d’alimentation, ou encore nuire à l’audition ou à la communication des organismes marins, ils pourraient avoir des conséquences à long terme sur l’intégrité écologique du Saint-Laurent, sur les pêches ou sur le tourisme d’observation. Considérant l’état limité des connaissances et le niveau élevé de préoccupations, la commission estime qu’une approche de précaution s’impose face aux levés sismiques effectués dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.

Aussi, compte tenu de la complexité du système du Saint-Laurent, la commission juge essentielles l’adaptation et la validation du modèle utilisé pour estimer l’atténuation sonore au contexte de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, et ce, avant la réalisation de nouveaux levés sismiques de forte puissance. Cette validation du modèle d’atténuation sonore permettrait notamment de définir plus justement la largeur des corridors de sécurité, contribuant ainsi à une meilleure protection des mammifères marins dont quelques espèces de l’estuaire et du golfe sont menacées ou vulnérables, mais aussi des poissons et des invertébrés dont dépendent les pêches. Diverses mesures peuvent être appliquées afin d’atténuer ou d’éviter l’impact des levés sismiques sur les organismes vivants et sur les activités humaines. Elles doivent être choisies à la suite d’une évaluation objective et d’une considération des limites de la connaissance sur l’écologie des diverses espèces valorisées ainsi que des conditions physiques propres à l’estuaire et au golfe du Saint-Laurent.


Il est en outre capital pour la commission de circonscrire, avant la réalisation de nouveaux levés sismiques de forte puissance, les aires à protéger de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, lesquelles pourraient inclure des corridors de migration, des aires de reproduction et des aires de concentration ou d’alimentation essentielles au développement d’une ou de plusieurs espèces. Le statut de protection accordé à chacune de ces aires pourrait mener à l’interdiction permanente ou périodique de levés sismiques ou requérir des conditions d’application particulières.

Par ailleurs, la commission considère que le Québec devrait mettre en place une procédure environnementale d’autorisation pour les levés sismiques qui seraient réalisés dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Elle note que l’absence d’un protocole environnemental reconnu pour encadrer les levés sismiques constitue un handicap pour la planification de tels projets et leur évaluation. La commission est également d’avis qu’il faut développer une procédure d’évaluation environnementale harmonisée entre les gouvernements du Québec, du Canada et des Provinces maritimes, tant dans l’estuaire que dans le golfe du Saint-Laurent.

Enfin, la commission souligne que les participants à l’audience publique auraient souhaité être consultés non pas seulement sur les enjeux environnementaux liés aux levés sismiques mais également sur le projet de mise en valeur des hydrocarbures extracôtiers du gouvernement du Québec. Si les représentants du comité d’experts ont répondu à plusieurs questions posées par les participants à l’audience publique, l’absence de document-cadre sur les tenants et aboutissants de l’exploration pétrolière et gazière dans le Saint-Laurent et d’une éventuelle exploitation en a laissé plus d’un perplexe. La commission souhaite que la commission parlementaire sur la sécurité énergétique du Québec annoncée pour cet automne et le futur forum sur la gestion intégrée du Saint-Laurent prévu dans le cadre de la Politique de l’eau traitent des enjeux liés à la mise en valeur éventuelle des hydrocarbures extracôtiers du Saint-Laurent.

Au total, la commission soumet au ministre de l’Environnement 16 avis et 10 recommandations qui portent sur les ondes sonores émises par les sources utilisées pour les levés sismiques, sur les mammifères marins et leurs habitats, sur les pêches, sur le tourisme d’observation, sur les compétences et les responsabilités gouvernementales ainsi que sur les choix de développement.

LA DISPONIBILITÉ DU RAPPORT

Le rapport d’enquête et d’audience publique sur les enjeux liés aux levés sismiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent est maintenant disponible. Vous pouvez le consulter dans les centres de documentation du BAPE, dans les centres de consultation ouverts dans le cadre du mandat de même que dans le site Internet du BAPE à l’adresse suivante : www.bape.gouv.qc.ca. Vous pouvez également en faire la demande au bureau du BAPE, soit en communiquant par courriel à l’adresse suivante : communication@bape.gouv.qc.ca, soit en composant le (418) 643-7447 ou, sans frais, le 1 800 463-4732.

Rappelons qu’au total, 18 séances publiques ont été tenues à Rimouski, aux Îles-de-la-Madeleine, à Gaspé, à Sept-Îles et à Québec, ce qui a permis à plus de 600 personnes d’assister à l’audience. Au cours de la première partie de l’audience, également retransmise par Internet, les participants ont pu prendre connaissance du dossier et questionner les enjeux liés aux levés sismiques. En outre, des questions ont pu être adressées à la commission par courriel. La commission a reçu 66 mémoires et 44 d’entre eux ont été présentés devant la commission lors des séances publiques de la seconde partie de l’audience.

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Source : Marie-Ève Chamberland, conseillère en communication
(418) 643-7447 poste 533 ou 1 800 463-4732 poste 533
marie-eve.chamberland@bape.gouv.qc.ca

Le rapport est disponible en français seulement.




 
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