LE RAPPORT DU BAPE EST MAINTENANT PUBLIC
Québec,
le 4 août 2005. – À la
demande du ministre du Développement durable,
de l’Environnement et des Parcs, M. Thomas J.
Mulcair, le Bureau d’audiences publiques sur
l’environnement (BAPE) rend public aujourd’hui
son rapport d’enquête et d’audience
publique sur les projets d’amélioration
de la route 175 des kilomètres 60 à
84 et 84 à 227. Ces mandats d’enquête
et d’audience publique ont débuté
le 11 avril dernier. La commission, chargée
de l’examen des projets, était présidée
par Mme Sylvie Girard, secondée
par Mme Marie-José Auclair ainsi
que par MM. Louis Dériger et Alfred Marquis,
commissaires.
Au terme de la consultation publique
et après analyse, la commission conclut que
l’amélioration de la route 175 à
quatre voies séparées pourrait accroître
substantiellement la sécurité des usagers.
La division des voies, en réduisant considérablement
la possibilité de collisions frontales, aurait
pour effet d’éliminer une très
grande partie des accidents mortels sur cette route.
De plus, l’élargissement à quatre
voies séparées ainsi que le contournement
dans la municipalité des cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury
permettraient aussi d’améliorer la fluidité
de la circulation, principalement en période
de pointe, et de réduire les conflits entre
les différents types de véhicules.
Toutefois selon la commission, dans
le but d’optimiser les effets des projets en
matière de sécurité routière,
une gestion forestière du corridor routier
devrait faire partie du programme de prévention
des collisions avec la grande faune, et une attention
particulière devrait être accordée
à la conception, au nombre et à l’emplacement
des passages pour la faune aménagés
en bordure de la route 175. En outre, il serait important
d’associer aux projets un contrôle efficace
visant à faire respecter la limite de vitesse
autorisée sur cette route.
Par ailleurs, bien qu’il soit
difficile de déterminer précisément
l’influence de l’amélioration de
la route 175 sur le développement régional,
celle-ci, en diminuant la perception d’insécurité
et jumelée à une mobilisation des acteurs
socioéconomiques, serait susceptible d’avoir
un effet bénéfique sur le développement
de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
LES RÉPERCUSSIONS
SUR LES MILIEUX NATUREL ET HUMAIN
Compte tenu de l’importance
des impacts potentiels et de la sensibilité
du milieu parcouru, la commission est d’avis
qu’un grand soin doit être apporté
à leur prévention et leur atténuation.
Des mesures particulières devraient être
prises en regard des répercussions potentielles
des projets sur la qualité de l’eau.
La commission considère ainsi qu’un plan
de drainage complet devrait être déposé
et rendu public avant l’autorisation des projets.
Il apparaît essentiel en outre que le ministère
des Transports définisse, en concertation avec
la Ville de Québec, les mesures visant la protection
de la qualité de l’eau de la rivière
des Hurons et du lac Saint-Charles en cas de déversements
accidentels ou de toute autre forme de contamination
provenant de la route 175.
La commission considère également
qu’une surveillance environnementale des travaux
en continu sur les chantiers, une bonne communication
entre les divers intervenants ainsi que l’affectation
de ressources adéquates seraient nécessaires
pour assurer que les mesures environnementales visant
la protection des milieux soient correctement appliquées.
Quant aux répercussions des
projets sur la communauté de Stoneham-et-Tewkesbury,
la commission est d’avis que le promoteur devrait,
en collaboration avec la municipalité des cantons
unis de Stoneham-et-Tewkesbury, mettre en place un
programme visant à reloger les personnes et
les familles dont les propriétés seraient
acquises et qui désirent demeurer sur le territoire
de cette municipalité. Du reste, l’importance
des impacts psychosociaux que pourraient engendrer
les acquisitions, le confinement et le fractionnement
des lots devrait inciter le promoteur à instaurer
un programme de suivi psychosocial afin de fournir
un soutien aux résidants affectés. Par
ailleurs, la commission est d’avis que le promoteur
devrait conclure une entente avec cette municipalité,
avant l’autorisation des projets, afin de prévoir
l’aménagement du tronçon résiduel
de la route 175 selon la vocation qu’elle privilégie.
LA MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE
ET L’INTERMODALITÉ
Dans un but de gain environnemental
global et étant donné l’ampleur
des travaux et la qualité des milieux traversés,
la commission est d’avis que les projets d’amélioration
de la route 175 représentent une opportunité
pour la mise en valeur paysagère et récréative
du territoire et que, pour ce faire, le ministère
des Transports devrait établir un mécanisme
de concertation avec les gestionnaires des territoires
concernés et les groupes d’intérêts.
En outre, l’intermodalité
ne peut, aux yeux de la commission, se restreindre
à une seule problématique régionale
de transport lourd comme celle des projets d’amélioration
de la route 175. L’intermodalité sous-tend
des enjeux nationaux, une réflexion globale
et un choix de société. Elle doit donc
être examinée et analysée en vue
de constituer une solution durable à la problématique
du transport des marchandises à l’échelle
québécoise. À ce sujet, la commission
est d’avis qu’un débat public sur
la problématique globale du transport au Québec
offrirait à la population l’occasion
de se prononcer sur toutes les questions touchant
le transport des marchandises et l’intermodalité.
LA DISPONIBILITÉ DU RAPPORT
Le rapport d’enquête
et d’audience publique sur les projets d’amélioration
de la route 175 des kilomètres 60 à
84 et 84 à 227 est maintenant disponible.
Vous pouvez le consulter dans les centres de documentation
du BAPE, dans l’un des cinq centres de consultation
ouverts dans le milieu visé de même que
dans le site Internet du BAPE à l’adresse
suivante : www.bape.gouv.qc.ca. Vous pouvez également
en faire la demande au bureau du BAPE, soit en communiquant
par courriel à l’adresse suivante : communication@bape.gouv.qc.ca,
soit en composant le (418) 643-7447 ou, sans frais,
le
1 800 463-4732.
Rappelons qu’au cours de la
première partie de l’audience publique
la commission a tenu 3 séances publiques à
Saguenay ainsi que 6 séances publiques à
Québec. En deuxième partie, un total
de 8 séances publiques ont permis à
la commission de recevoir 77 mémoires et 6
interventions orales de la part des personnes, des
groupes, des organismes et des municipalités
intéressés par ces projets.
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