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VERS UNE PRODUCTION PORCINE RESPECTUEUSE DE L’ÉQUILIBRE ÉCOLOGIQUE
DES FUMIERS ET DES LISIERS À VALORISER

Québec, le 30 octobre 2003. – Au terme de son analyse et de sa réflexion, la Commission chargée de la consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec a formulé un certain nombre de constats, d’avis et de recommandations portant sur la dimension écologique et sur les exigences auxquelles la production porcine devrait répondre pour respecter l’équilibre du milieu naturel. À cette fin, la Commission considère qu’une meilleure gestion des fumiers et des lisiers doit être faite.

Afin de favoriser la durabilité de la production porcine et son intégration dans la société, il convient de valoriser l’utilisation des fumiers et des lisiers qui sont naturellement des engrais. L’épandage demeure la solution à privilégier. En conséquence, l’utilisation d’engrais organiques devrait être encouragée à cause de la valeur fertilisante de ces derniers et de leur valeur pour amender les sols, de même que pour résorber une partie des surplus dans certaines régions. À cette fin, la Commission recommande l’imposition d’une redevance sur les engrais minéraux afin d’encourager l’utilisation d’engrais organiques.

LIEN AU SOL

Il importe que le lien au sol soit privilégié en agriculture. Cependant, cela ne doit pas se faire au détriment du maintien d’une superficie adéquate du couvert forestier à l’échelle d’un bassin versant et ce, en raison des fonctions essentielles que les boisés jouent sur les plans écologique, économique, social et culturel. La Commission constate une accélération du déboisement dans certaines régions agricoles du Québec depuis quelques années et s’inquiète des impacts potentiels que cela pourrait avoir sur l’environnement. Elle recommande donc que le gouvernement s’assure que les autorités municipales aient la possibilité d’encadrer adéquatement le déboisement et qu’elles posent les gestes nécessaires à cette fin.

Par ailleurs, le morcellement des lots en zone agricole à des fins de production porcine de type sans sol devrait être découragé en raison de la précarité des ententes d’épandage et des contrats de location de terres qui compromet le caractère durable de la production porcine et la multifonctionnalité de l’espace rural.

VERS UN ÉQUILIBRE DES SOLS EN PHOSPORE

D’un point de vue général, la Commission juge que l’objectif d’atteindre l’équilibre des sols en phosphore devrait être devancé avant l’échéance de 2010 prévue dans le Règlement sur les exploitations agricoles, compte tenu des risques pour l’environnement que les surplus de phosphore peuvent engendrer. Également, elle recommande que le ministère de l’Environnement intensifie ses mesures de contrôle des exploitations agricoles, afin d’assurer le respect des exigences environnementales réglementaires et de rétablir la confiance de la population.

De manière plus particulière, elle juge aussi nécessaire la modification du Règlement sur les exploitations agricoles afin de s’assurer que le plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) et le
suivi de son application soient en tout temps faits par un membre de l’Ordre des agronomes du Québec qui n’est pas propriétaire, associé ou actionnaire de l’exploitation agricole visée par le PAEF et qui ne cultive pas une parcelle comprise sur cette exploitation. Par ailleurs les dates d’épandage inscrites dans le Règlement sur les exploitations agricoles constituent, selon la Commission, des balises acceptables ; l’insuffisance de capacité d’entreposage des fumiers et des lisiers ne doit pas justifier des épandages au-delà de la date du 1er octobre.

En ce qui concerne le problème actuel de surplus de phosphore, diverses solutions peuvent être envisagées, le choix de la solution la plus appropriée découlant d’une analyse coûts-bénéfices sur les plans économique, écologique et social.

La Commission recommande, dans les zones ayant un surplus de phosphore, d’appuyer financièrement les entreprises qui se sont établies dans le respect de la réglementation alors en vigueur et dont les lieux d’élevage sont maintenant considérés comme étant en surplus de phosphore en raison des modifications réglementaires des dernières années, pour les aider à mettre en œuvre la solution la plus appropriée au problème de surplus. Par ailleurs, dans ces zones, la Commission recommande que les entreprises qui souhaitent agrandir un lieu d’élevage existant ou établir un nouveau lieu d’élevage soient propriétaires de 100 % des terres en culture nécessaires pour épandre les fumiers et les lisiers produits. L’investissement requis devrait être sous la responsabilité complète de l’entreprise et ne pas faire l’objet de subvention gouvernementale. Le recours au traitement devrait demeurer un choix du producteur, être sous son entière responsabilité et ne devrait pas être admissible aux subventions gouvernementales.

La Commission recommande que, dans les zones qui ne sont pas en surplus de phosphore, les entreprises qui désirent accroître leur production ou qui souhaitent établir un nouveau lieu d’élevage soient propriétaires d’un minimum de terres en culture nécessaires pour épandre les fumiers et les lisiers, minimum qui devrait augmenter en fonction de la taille de l’entreprise. Dans ce cas aussi, l’investissement requis devrait être sous la complète responsabilité de l’entreprise et ne devrait pas faire l’objet de subventions gouvernementales.

Dans un autre ordre d’idées, la Commission recommande que le gouvernement, de concert avec le secteur de la production porcine, soutienne le développement des connaissances écologiques, techniques, économiques et sociales de l’élevage de porcs sur litière. Elle recommande également que le gouvernement soutienne des essais pratiques d’élevage de porcs sur litière et procède à leur évaluation.

Il importe que l’ensemble des acteurs du domaine agricole ait une stratégie globale qui permette à la fois de régler les problèmes de surplus de phosphore à court terme et d’éviter qu’un enrichissement progressif des sols ne crée de nouvelles situations de surplus à long terme.

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Sources :
Daniel Bérubé, conseiller en communication,
et
Alexandra Dufresne, conseillère en communication
(418) 643-7447 ou 1 800 463-4732
Courriel : communication@bape.gouv.qc.ca




 
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