VERS UNE PRODUCTION PORCINE ÉCONOMIQUEMENT
VIABLE
Québec, le 30 octobre
2003. – Au terme de son analyse et
de sa réflexion, la Commission chargée
de la consultation publique sur le développement
durable de la production porcine au Québec
a formulé un certain nombre de constats, d’avis
et de recommandations portant sur les conditions dans
lesquelles la production porcine devrait s’exercer
de manière à assurer sa viabilité
économique. Ces conditions portent sur divers
aspects dont, notamment, l’inscription de la
production porcine québécoise dans le
marché international, les coûts environnementaux
et de mise aux normes qui découlent de sa réorientation
vers des objectifs écologiques et sociaux de
développement durable et le programme de stabilisation
du revenu agricole.
Selon la Commission, il est temps
que le gouvernement s’interroge sérieusement,
non seulement sur les objectifs poursuivis par ses
programmes d’aide à l’amélioration
et à la stabilisation des revenus agricoles,
mais également sur la clientèle visée
par ces programmes. C’est là une des
conditions importantes de l’acceptabilité,
sur le plan social, de ses interventions et du développement
durable de l’industrie porcine. C’est
également une des manières d’encourager
le développement du type d’agriculture
que tous les participants à l’audience
publique ont dit favoriser, à savoir une agriculture
de type familial plutôt qu’une agriculture
corporative. La Commission recommande donc que le
programme actuel d’assurance-stabilisation du
revenu agricole (ASRA) soit remplacé par un
régime de protection du revenu global des producteurs
agricoles. Cela implique qu’un revenu net maximal
soit protégé et que cette protection
s’applique indépendamment du volume,
de la nature ou du prix de leur production.
La Commission recommande que tout
programme de soutien du revenu des agriculteurs cible
des personnes qui travaillent dans une ferme familiale
ou à dimension humaine, c’est-à-dire
une entreprise qui nécessite le travail d’au
plus quatre personnes. Il convient que tout programme
de soutien du revenu des agriculteurs ne soit accessible
qu’aux personnes physiques, même dans
le cas de personnes qui exercent des activités
en agriculture par l’intermédiaire d’une
personne morale.
De façon complémentaire,
la Commission ne pense pas qu’un lien devrait
être établi entre le système de
mise en marché et le programme de soutien du
revenu mais recommande le maintien du système
actuel de mise en marché du porc, compte tenu
qu’il est équitable et efficient et qu’il
s’inscrit dans la durabilité du secteur.
Considérant qu’une activité
telle que la production porcine, qui connaît
une évolution technologique rapide, doit croître
dans le contexte actuel du marché, pour demeurer
viable, la Commission est d’avis qu’il
est acceptable que la production porcine québécoise
puisse croître au même rythme que la production
mondiale afin de conserver sa part dans ce marché.
Cette croissance, toutefois, devrait être le
résultat de l’initiative d’entrepreneurs
privés et ne pas faire l’objet d’une
promotion active et spécifique de l’État.
Par ailleurs, puisque la production
porcine québécoise s’insère
dans un marché nord-américain totalement
ouvert, le gouvernement doit être attentif aux
répercussions que pourrait entraîner,
sur le coût de production et sur la viabilité
économique du secteur, la mise en oeuvre de
mesures environnementales. Conséquemment, la
Commission considère la pertinence d’accompagner
ces nouvelles mesures d’une aide financière
ciblée et adéquate.
La Commission s’est aussi penchée
sur d’autres aspects qui déterminent
directement ou indirectement la viabilité économique
de la production porcine. Dans son rapport, elle aborde
notamment la question de la relève, celle des
exigences des consommateurs et celle de la biosécurité.
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Sources :
Daniel Bérubé, conseiller en communication
et
Alexandra Dufresne, conseillère en communication
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