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VERS UNE PRODUCTION PORCINE SOCIALEMENT ACCEPTABLE
PAR L’INTERMÉDIAIRE DE LA CONCERTATION DES ACTEURS DU MILIEU RURAL

Québec, le 30 octobre 2003. – Au terme de son analyse et de sa réflexion, la Commission chargée de la consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec a formulé un certain nombre de constats, d’avis et de recommandations portant sur les conditions dans lesquelles la production porcine devraient s’exercer de manière à assurer son acceptabilité sur le plan social. Ces conditions touchent divers aspects, dont la concertation des acteurs du milieu rural. Sur ce point, la Commission juge qu’il est impératif de changer le cadre de décision relatif à la production porcine pour régler les énormes tensions sévissant dans le milieu rural et, ainsi, éviter la crise sociale.

Les articles 31.1 et suivants de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) prévoient, pour certains projets agricoles, notamment, une procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement faisant appel à la participation du public. Pour évaluer si un projet d’élevage porcin est assujetti à cette procédure, il faut principalement tenir compte du nombre d’unités animales, de la distance entre les constructions envisagées ainsi que de la propriété de ces constructions.

La Commission constate que les critères d’assujettissement des projets de production animale à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, prévue aux articles 31.1 et suivants de la LQE, font en sorte qu’aucun projet de production porcine n’a été examiné, depuis 25 ans, dans le cadre de cette procédure. Or, l’expérience montre qu’un projet d’élevage porcin qui n’est pas assujetti à cette procédure peut comporter, tout de même, des impacts écologiques et sociaux importants, que l’ouverture au public manque actuellement et que la mise en œuvre des seules normes contenues dans la réglementation environnementale applicable, est insuffisante pour une approche globale de la production.

La Commission est d’avis que les critères d’assujettissement des projets de production animale à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement méritent d’être revus pour s’assurer que les projets d’élevage porcin d’envergure soient soumis à cette procédure.

Par ailleurs, pour les projets d’élevage porcin de moindre envergure qui ne sont pas assujettis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement mais qui sont soumis à l’obtention d’un certificat d’autorisation par le ministre de l’Environnement, la Commission recommande que soit mis en place un processus simplifié d’analyse des répercussions environnementales et sociales faisant appel à la participation du public. Une telle analyse porterait sur l’ensemble des éléments essentiels à prendre en considération pour l’inscription d’un projet dans le développement durable : emplacement, impacts globaux, inscription dans le bassin versant, bonnes pratiques agroenvironnementales, insertion dans le milieu humain, notamment. Le ministre de l’Environnement devrait jouir d’une certaine discrétion pour refuser ou autoriser, avec ou sans modifications, un projet de production porcine à la lumière de cette analyse et à la lumière de son inscription dans le développement durable. La Commission recommande donc qu’un groupe de travail soit mandaté par le ministre en vue d’établir les modalités de mise en œuvre d’un tel processus local d’analyse des répercussions environnementales, ouvert au public.


Sur un autre plan, la Commission estime que la protection contre les poursuites civiles accordée aux producteurs agricoles en ce qui concerne les odeurs, les poussières et les bruits inhérents aux activités agricoles, sans référence à une pratique agricole normale, est abusive et de nature à troubler la paix sociale et l’acceptabilité à l’égard de la production porcine. La Commission recommande que cette protection à l’égard des poursuites des tiers en raison des poussières, des bruits ou des odeurs qui résultent de certaines activités agricoles soit limitée à la notion de pratiques agricoles normales. Comme corollaire de cette modification, elle recommande qu’un organisme décisionnel spécialisé soit chargé d’intervenir à la suite d’une plainte et de mettre en place un processus de conciliation obligatoire ou, en cas d’échec de la conciliation, d’imposer une décision arbitrale.

L’accessibilité de l’information constitue un point sensible dans la perspective de la concertation des acteurs du milieu rural. Dans cet esprit, il convient d’améliorer la diffusion et la qualité de l’information donnée aux citoyens à propos des projets de production porcine, particulièrement en ce qui a trait aux demandes de certificats d’autorisation, à la délivrance desdits certificats d’autorisation ainsi qu’aux avis de projets donnés au ministre de l’Environnement, préalablement à la réalisation de certains projets relatifs à la production porcine.

La Commission recommande aussi la désignation, au sein de l’appareil gouvernemental, d’un responsable du bien-être des animaux de ferme, afin de faire progresser la réflexion et l’action dans ce domaine.


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Sources :
Daniel Bérubé, conseiller en communication
et
Alexandra Dufresne, conseillère en communication
(418) 643-7447 ou 1 800 463-4732
Courriel : communication@bape.gouv.qc.ca




 
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