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LE RAPPORT DU BAPE EST MAINTENANT PUBLIC

Québec, le 23 mars 2005. – À la demande du ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, M. Thomas J. Mulcair, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) rend public aujourd’hui son rapport sur les répercussions d’un échange de terrains sur la biodiversité et l’intégrité écologique du parc national du Mont-Orford. Le mandat d’enquête et d’audience publique a débuté le 6 décembre 2004 et le rapport a été déposé au Ministre le 15 mars 2005. La commission chargée du dossier était présidée par Mme Claudette Journault, secondée par M. Pierre Béland, commissaire.

Aux termes de son mandat, la commission conclut que, sous divers aspects, l’échange de terrains entre Mont-Orford inc. et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune de même que la construction d’unités d’hébergement qui y est associée porteraient atteinte à l’intégrité écologique du parc national du Mont-Orford. Selon la commission, il convient de rappeler « qu’il existe une incertitude quant aux terrains que le Ministère recevrait en échange de ceux qu’il céderait. Un terrain représentant les trois quarts de la superficie qui serait ajoutée au parc national n’appartient pas à Mont-Orford inc. De plus, les inventaires biophysiques sur les terrains qui feraient partie de l’échange sont partiels et il n’y a pas d’évaluation environnementale du projet de construction d’unités d’hébergement ».

La commission souligne par ailleurs qu’il conviendrait que la Loi sur les parcs soit précisée de façon à lever l’ambiguïté perçue par la population quant à la volonté du législateur concernant le caractère de permanence accordé à la protection d’un territoire.

LA BIODIVERSITÉ

À la lumière des connaissances actuelles, pour la commission du BAPE, « il apparaît que l’échange de terrains proposé ne causerait ni gain, ni perte d’espèces menacées, vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées dans le parc national du Mont-Orford. L’acquisition des terrains situés dans les secteurs du lac Fraser, du mont Chauve et du pic aux Corbeaux permettrait d’augmenter la représentativité de la région naturelle des monts Sutton, un élément central de la mission du parc. Par contre, l’échange d’un terrain dans le secteur du ruisseau Sinueux entraînerait le retrait d’un écosystème comprenant des pins blancs et des érables à sucre de grande taille, s’approchant d’une forêt ancienne, et possiblement unique à l’intérieur du parc national du Mont-Orford ».

L’INTÉGRITÉ ÉCOLOGIQUE

La géométrie du parc national du Mont-Orford qui résulterait de l’échange de terrains proposé ouvrirait dans le secteur du pied des pentes de ski alpin et du ruisseau Castle un nouveau front à des pressions anthropiques contraires aux objectifs de conservation du parc national, bien qu’elle serait en certains endroits plus apte à assurer la cohésion de cet ensemble naturel et sa connectivité avec d’autres espaces naturels. Les mesures proposées pour protéger l’intégrité de certains écosystèmes du parc ne garantiraient pas la pérennité de ces écosystèmes et ne compenseraient que partiellement les pertes prévisibles.

À cet effet, la commission propose une série de mesures visant à maintenir l’intégrité écologique des secteurs du parc considérés pour l’échange : « Il importe que le secteur du ruisseau Sinueux soit protégé intégralement parce qu’il supporte une communauté forestière qui, en raison de sa composition et de son âge, est unique dans le parc national du Mont-Orford ».

La commission propose aussi des mesures visant la protection des ruisseaux Castle et du Grand Rocher ainsi que de l’étang et de la rivière aux Cerises qui se situent en tout ou en partie dans le parc, notamment par la désignation d’une bande suffisamment large pour assurer la qualité de l’eau et la protection de la flore et de la faune. En outre, « il importe que tout aménagement dans le parc et son voisinage préserve la qualité naturelle des paysages et des panoramas qu’il offre ». La commission propose donc de poursuivre et de renforcer la concertation régionale dans le but d’harmoniser les activités humaines dans le respect de l’environnement naturel puisque tout est lié et que les responsables du parc ne peuvent à eux seuls, par des actions concernant exclusivement ce territoire, assurer à long terme le maintien de la biodiversité et de l’intégrité écologique du parc national du Mont-Orford.

À LA RECHERCHE D’UN PROJET SOCIALEMENT ACCEPTABLE DANS UNE APPROCHE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

La très forte participation à l’audience publique traduit l’intérêt que la population porte à la proposition d’échange de terrains et au projet de construction d’unités d’hébergement qui s’y rattache. Un consensus s’est dégagé lors de l’audience publique sur le fait que le parc national et ses installations sont importants pour l’économie et la qualité de vie des citoyens de la région et qu’il importe de maximiser leur coexistence dans une approche de développement durable du parc national du Mont-Orford et de ses environs. Les positions contradictoires exprimées vis-à-vis du projet démontrent cependant à quel point la communauté est divisée sur la façon d’y arriver.

Faisant écho aux participants qui ont suggéré des pistes de réconciliation, la commission, dans son rapport, estime qu’il importe d’examiner d’autres options qui pourraient se révéler acceptables pour l’ensemble des citoyens. Toute option envisagée doit permettre la coexistence des activités dans les territoires sous bail sans porter atteinte à l’intégrité du parc national. Elle doit aussi voir à minimiser le fardeau financier du gouvernement et favoriser un développement durable qui tient compte de l’économie de la région et du milieu naturel dont les qualités sont chéries par les Estriens et recherchées par les visiteurs. À cette fin, la commission propose que le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs forme un comité régional d’harmonisation qui rassemble des représentants des divers points de vue exprimés lors de l’audience publique pour définir un projet qui recevrait une large approbation sociale.

LA DISPONIBILITÉ DU RAPPORT

Le rapport d’enquête et d’audience publique sur les répercussions d’un échange de terrains sur la biodiversité et l’intégrité écologique du parc national du Mont-Orford est maintenant disponible. Vous pouvez le consulter dans les centres de documentation du BAPE, dans les centres de consultation ouverts dans le cadre du mandat de même que dans le site Internet du BAPE à l’adresse www.bape.gouv.qc.ca. Vous pouvez également en faire la demande au bureau du BAPE, soit en communiquant par courriel à l’adresse communication@bape.gouv.qc.ca, soit en composant le (418) 643-7447 ou, sans frais, le 1 800 463-4732.

Rappelons qu’au total, 14 séances publiques ont été tenues à Orford, ce qui a permis à plus de 1 400 personnes d’assister à l’audience. La commission a reçu 265 mémoires, dont 82 ont été présentés lors des séances de la seconde partie de l’audience publique, en plus de 13 présentations verbales.

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Source : Marie-Ève Chamberland, conseillère en communication
(418) 643-7447, poste 533 ou 1 800 463-4732, poste 533
marie-eve.chamberland@bape.gouv.qc.ca



 
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