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VERS UNE PRODUCTION PORCINE SOCIALEMENT ACCEPTABLE
PAR L’INTERMÉDIAIRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Québec, le 30 octobre 2003. – Au terme de son analyse et de sa réflexion, la Commission chargée de la consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec a formulé un certain nombre de constats, d’avis et de recommandations portant sur les conditions dans lesquelles la production porcine devraient s’exercer de manière à assurer son acceptabilité sur le plan social. Ces conditions touchent divers aspects, dont l’aménagement du territoire en zone agricole. À ce propos, la Commission considère que l’aménagement du territoire en zone agricole doit être réalisé en tenant compte des particularités de chacune des MRC du Québec. À cet égard, celles-ci devraient bénéficier d’une plus grande latitude dans l’exercice des pouvoirs qui leur sont conférés par la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme pour tenir compte des caractéristiques particulières de leur territoire

Selon la Commission, il est important de favoriser, en zone agricole, l’utilisation prioritaire du sol à des fins d’activités agricoles ainsi que le développement des activités agricoles. Toutefois, considérant que les modifications législatives apportées en 1996 et en 2001 au régime d’aménagement du territoire applicable en zone agricole n’ont pas permis d’atteindre l’objectif qui consiste à assurer une cohabitation harmonieuse entre les usages agricoles et non agricoles en zone agricole et, de ce fait même, à favoriser la paix sociale, la Commission a formulé une série d’avis et de recommandations en vue de rectifier la situation.

Il est primordial que l’aménagement du territoire en zone agricole soit réalisé en tenant compte des particularités de chacune des MRC du Québec. La Commission est d’avis que le gouvernement doit permettre à la MRC de jouer pleinement son rôle quant au développement et à la planification des activités agricoles sur son territoire. Notamment, une plus grande latitude devrait être accordée aux autorités municipales afin qu’elles puissent davantage adapter, aux particularités de leur territoire, les paramètres pour la détermination des distances séparatrices relatifs à la gestion des odeurs en zone agricole contenus dans les orientations du gouvernement en matière d’aménagement du territoire en zone agricole de 2001. Ces paramètres devraient aussi faire l’objet d’une réévaluation afin d’assurer la protection adéquate des populations exposées aux odeurs. De plus, la Commission est d’avis que le zonage des productions est une méthode appropriée pour planifier l’aménagement de la zone agricole et pour assurer la cohabitation harmonieuse entre les différents usages en zone agricole.

La Commission constate qu’à elle seule, la détermination de normes de distance séparatrice entre les activités d’épandage et les usages non agricoles en zone agricole ne permet pas, dans tous les cas, de gérer adéquatement la problématique des odeurs provoquées par les activités d’épandage qu’engendre la production porcine. Toutefois, certains aspects de l’aménagement du territoire lui semblent porteurs de solutions. Entre autres, la Commission est d’avis qu’un meilleur contrôle des activités d’épandage sur le territoire, par exemple en déterminant des zones où l’épandage de déjections sous forme liquide est prohibé, est de nature à favoriser une meilleure cohabitation en milieu rural.


Par ailleurs, dans le cas d’entreprises existantes, des mesures particulières d’atténuation des inconvénients liés aux odeurs provoquées par les activités de production porcine devraient être exigées lorsque l’accroissement d’une telle activité ne peut se réaliser en respectant les distances séparatrices en vigueur sur le territoire. D’autres mesures peuvent aussi constituer des pistes de solution à promouvoir pour atténuer les inconvénients ou pour mieux gérer les odeurs telles que l’injection directe ou l’incorporation immédiate des déjections.

La Commission considère aussi qu’une meilleure dispersion des installations d’élevage porcin sur le territoire est de nature à diminuer l’effet cumulatif des zones de recoupement des odeurs liées aux bâtiments et à augmenter la biosécurité. Elle recommande donc que les instances municipales puissent contingenter les activités d’élevage porcin en zone agricole dans la mesure où le schéma d’aménagement en vigueur sur le territoire le permet. De manière plus particulière, la Commission est
d’avis que des normes de zonage relatives au mode de gestion des déjections animales applicables en zone agricole sont de nature à favoriser une meilleure harmonisation des usages agricoles et non agricoles en zone agricole.

Dans le cadre de l’aménagement de la zone agricole, l’obtention d’un consensus local et régional et sa prise en considération constituent un grand pas vers une cohabitation harmonieuse entre les activités agricoles et non agricoles en zone agricole. Dans cet esprit, elle recommande la mise en place d’un mécanisme léger de consultation publique dans le cadre de l’élaboration, par la MRC, d’un règlement de contrôle intérimaire relatif à la zone agricole. Par ailleurs, dans le cas où un règlement de contrôle intérimaire relatif à la zone agricole serait jugé non conforme aux orientations du gouvernement en matière d’aménagement du territoire en zone agricole de 2001, les MRC devraient avoir la possibilité de se reporter à une autre instance.

Du point de vue de l’accessibilité à l’information, et en vue de permettre aux MRC de mener à bien leur mandat d’aménagement de la zone agricole, la Commission recommande, notamment, que les municipalités locales soient systématiquement informées des projets d’implantation de porcheries susceptibles d’être mis en œuvre sur leur territoire, qu’une version simplifiée et vulgarisée du plan agroenvironnemental de fertilisation soit préparée pour la rendre accessible au public ainsi qu’aux instances municipales et que soient transmises aux municipalités locales les ententes d’épandage relatives aux parcelles en culture situées sur leur territoire.


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Sources :
Daniel Bérubé, conseiller en communication
et
Alexandra Dufresne, conseillère en communication
(418) 643-7447 ou 1 800 463-4732
Courriel : communication@bape.gouv.qc.ca




 
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