LE RAPPORT DU BAPE EST MAINTENANT PUBLIC
Québec, le 25 septembre
2003. – À la demande du ministre
de l’Environnement, M. Thomas J. Mulcair, le
Bureau d’audiences publiques sur l’environnement
(BAPE) rend public aujourd’hui son rapport d’enquête
et d’audience publique sur le projet d’aire
protégée projetée des monts Groulx
et le projet d’aire protégée projetée
de l’île René-Levasseur dans la
province naturelle des Laurentides centrales. Ce mandat
d’enquête et d’audience publique
a débuté le 11 avril dernier. La commission,
chargée de l’examen du projet, était
présidée par M. Alain Cloutier.
Au terme de sa consultation du public,
la commission conclut que les projets d’aires
protégées des monts Groulx et de l’île
René Levasseur dans la province naturelle des
Laurentides centrales ont reçu un fort appui
régional et national. À ces deux projets
s’est ajouté un troisième projet
d’aire protégée, soit une réserve
écologique que le ministère de l’Environnement,
promoteur des dossiers, a circonscrit à même
le projet des monts Groulx.
Selon la commission, il conviendrait
de conférer dès que possible un statut
permanent de protection aux territoires des projets
du ministère de l’Environnement compte
tenu de l’appui aux projets et du retard notable
du Québec dans le dossier des aires protégées.
Au surplus, ces territoires se substitueraient aisément
aux projets de parcs régionaux, en plus de
bonifier le projet de réserve de biosphère
de l’UNESCO.
La commission est d’avis qu’il
y aurait lieu d’entreprendre rapidement des
discussions avec les acteurs intéressés
afin de dénouer la question des effets des
projets des monts Groulx sur l’industrie forestière
et l’industrie minière. Les MRC de Manicouagan
et de Sept-Rivières, soutenues par le Conseil
régional de développement de la Côte-Nord,
requièrent un délai de cinq à
six ans avant de conférer un statut définitif
au territoire. L’aire protégée
projetée de l’île René-Levasseur
n’a pas suscité pareil débat.
Par ailleurs, la commission estime
qu’il faudrait envisager l’agrandissement
des aires protégées projetées
afin de leur assurer une meilleure intégrité
écologique. Pour ce qui est des monts Groulx,
l’inclusion de territoires adjacents à
l’est, au sud et à l’ouest devrait
être analysée par le ministère
de l’Environnement.
Quant à l’île
René-Levasseur, elle présente des caractéristiques
remarquables avec son cratère météorique
(astroblème) et sa forêt mature non exploitée.
Cependant, les connaissances biologiques sont nettement
déficientes. La commission estime important
de déterminer la superficie adéquate
pour en assurer la protection dans le cadre d’une
aire protégée. Ceci tiendrait compte
de la notion de superficie minimale de protection
essentielle au maintien de l’intégrité
écologique d’un milieu naturel, l’un
des objectifs de développement durable auquel
souscrit la commission. Des mesures de protection
appropriées devraient
être appliquées dans les secteurs jugés
sensibles, lesquels seraient déterminés
après avoir dressé un état de
connaissance du milieu. Indépendamment d’une
analyse détaillée devant être
réalisée et des mesures de protection
conséquentes devant être appliquées,
les limites du secteur nord-ouest de la réserve
de biodiversité projetée de l’île
René Levasseur devraient être ajustées
en fonction du bassin hydrographique et la pratique
d’une foresterie écosystémique
devrait avoir cours sur le reste de l’île.
Selon la commission, les activités
industrielles en périphérie des aires
protégées devraient faire l’objet
d’une attention particulière en vue de
trouver des mesures préventives et correctives,
notamment avec les activités portant atteinte
au paysage. En effet la région comporte de
nombreux sites qui, depuis les monts Groulx, devraient
faire l’objet de protection. Le paysage mérite
une attention particulière compte tenu qu’il
est d’intérêt public et qu’il
constitue l’un des objectifs justifiant la création
de la réserve de biodiversité des monts
Groulx.
L’intérêt manifesté
par la communauté devrait assurer le succès
de ces aires protégées à la condition
toutefois que soit définie une délégation
de pouvoirs vers le conseil de conservation qui en
assurerait l’administration avec le ministère
de l’Environnement.
Compte tenu des représentations
entendues concernant l’absence de consultation
régionale sur la sélection des projets
d’aires protégées, le ministère
de l’Environnement devrait mettre en place une
table régionale de concertation où de
nouveaux projets d’aires protégées
pourraient être discutés par l’ensemble
des acteurs socioéconomiques et où pourraient
être reçues et discutées les propositions
d’aires protégées émanant
de la communauté.
LA DISPONIBILITÉ DU RAPPORT
Le rapport d’enquête
et d’audience publique sur les projets d’aires
protégées des monts Groulx et de l’île
René-Levasseur dans la province naturelle des
Laurentides centrales est maintenant disponible. Vous
pouvez le consulter dans les centres de documentation
du BAPE, dans les centres de consultation ouverts
dans le milieu visé de même que dans
le site Internet du BAPE à l’adresse
suivante : www.bape.gouv.qc.ca. Vous pouvez également
en faire la demande au bureau du BAPE, soit en communiquant
par courriel à l’adresse suivante : communication@bape.gouv.qc.ca,
soit en composant le (418) 643-7447 ou, sans frais,
le 1 800 463-4732.
Rappelons qu’au cours de la
première partie de l’audience publique
la commission a tenu 3 séances publiques à
Baie-Comeau. En deuxième partie, 2 séances
publiques ont permis à la commission de recevoir
23 mémoires et 2 interventions orales de la
part des personnes, des groupes, des organismes et
des municipalités intéressés
par ce projet.
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Source : Louise Bourdages
Conseillère en communication
(418) 643-7447 ou 1 800 463-4732
louise.bourdages@bape.gouv.qc.ca